Le Technicum

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Le Technicum. Foto: ETH-Bibliothek Zürich, Bildarchiv / Stiftung Luftbild Schweiz / Fotograf: Swissair Photo AG / CC BY-SA 4.0

Au commencement était la montre...

L' école d’horlogerie

C’est en 1871 que naquit l’idée de la fondation d’une école d’horlogerie à Bienne. Cette initiative, qui devait par la suite trouver un terrain très favorable à son épanouissement et à sa réalisation, germa surtout dans l’esprit d’Emile Brunner-Bridel, horloger et conseiller de bourgeoisie. Cette dernière par un don de Fr. 10, 000,- et la Municipalité par un subside de Fr. 5,000.- assurèrent les premiers pas de l’entreprise (3).

 

En 1872, la Commune fonda une Ecole d'horlogerie, comportant 3 ans d'apprentissage pratique et 10 heures de leçons théoriques par semaine.


C’est ainsi qu’en août 1873, déjà, on put procéder à l’ouverture de l’école d’horlogerie, l’effectif des élèves étant de 18, confiés à 2 maîtres des branches horlogères. On l’installa dans la maison en bois du jardinier du cimetière de la ville, au pied des tours et murailles, à proximité du Rosius (3).

Les effectifs progressant régulièrement, on projeta, sur le même terrain, l’érection d’un bâtiment d’école proprement dit, édifice inauguré déjà en 1876, la municipalité biennoise y ayant installé, au rez-de-chaussée, les bureaux du service des eaux et, plus tard, ceux du contrôle des habitants (3).


La chronique raconte qu’en 1880 déjà, on prévoyait la fondation d’une école technique moyenne - on parlait d’école professionnelle - « pour favoriser le développement de l’industrie, de l’artisanat et des arts et métiers ». Un comité d’initiative, devenu d’ailleurs assez rapidement Commission du Technicum et, plus tard, notre Commission de surveillance actuelle, présidé par Niklaus Meyer, maire de Bienne, commença ses travaux préparatoires (3).


Les chefs des ateliers de gravure et de guillochage demandèrent le rattachement d’une section d’arts appliqués afin d’affiner le sens esthétique des décorateurs de montres. C’est ainsi que s’ouvrait en 1887 l’école de dessin artistique et industriel, la future école d’arts appliqués (1).


En 1888 déjà, d’une école de mécanique, rattachée à ses débuts à l’école d’horlogerie.


Le Technicum de la Suisse occidentale. Bienne ayant posé sa candidature comme lieu d’implantation du futur. Technicum cantonal, se trouva en concurrence avec Berne et Burgdorf. Cette candidature fut vaine et le Technicum cantonal fut inauguré à Burgdorf en 1891. Mais c’est avec assurance que Bienne créa tout simplement, en 1890, son propre « Technicum de la Suisse occidentale » école bilingue (1).

Le Technicum de la Suisse occidentale (1890-1909)

En date du 1er mai 1890, la ville de Bienne ouvrait officiellement les portes du Technicum de la Suisse occidentale, sous la direction de Alexander Hutter, mathématicien et physicien, la présidence de la Commission de surveillance étant confiée à Niklaus Meyer, maire de Bienne et initiateur combien méritant. L’école comprenait: une section d’horlogerie, de mécanique, d’électrotechnie , d’architecture et des arts industriels. 108 élèves, dont 36 auditeurs suivaient les leçons de pratique et de théorie de 10 maîtres principaux et de 4 maîtres auxiliaires, l’enseignement étant déjà bilingue et s’étendant sur 6 semestres. L’admission se faisait moyennant un examen et un certificat de bonnes mœurs, directement à la suite de la scolarité obligatoire (15 ans révolus) pour toutes les sections (3).


De son côté, l’Etat de Berne suivait le développement de Technicum avec beaucoup d’intérêt et de bienveillance. Dès 1892, l’établissement fut subventionné par le canton (3).

- En 1892 l'école de micromécaniciens fut séparée de l'école de mécaniciens-horlogers; la division architecture fut également détachée de l'école des arts appliqués, ce qui permit ainsi au «Technicum de la Suisse occidentale» de trouver grosso modo sa forme viable (8).


Au cours du semestre d'hiver 1892/93 le nombre d'élèves a presque triplé (8).


En 1894, l'école de dessin et de modelage ouvrit une section pour graveurs et ciseleurs.


Une classe de rhabillage sera ouverte à l’Ecole d’horlogerie à partir du 1 octobre 1895.
- Le 18 juin 1895, le Grand Conseil accordait une subvention de Fr. 250,000.- pour la construction d’un nouveau collège, devisée à Fr. 650,000.- et qui devait être érigé entre la Source romaine et le Rosius (3).

 

1896: Sur le préavis de la Commission de l’Ecole d’horlogerie de Bienne, la Commission de surveillance du Technicum a décidé la création et l’ouverture dès le 14 septembre 1896  d’une classe spéciale pour remonteurs.

- Lors de la votation populaire du 27.12.1896, les citoyens décidèrent qu'un nouveau bâtiment s'imposait et serait construit sur le terrain de l'ancien cimetière, derrière la vieille ville (8).


1897: L'école de mécanique et d'électrotechnique se divise en deux sections, l’une essentiellement théorique, l’autre e essentiellement pratique, et celle-ci se subdivise en deux classes, d’une de montage et d’installations électriques, l’autre de petite mécanique.


1899 : Lors des fouilles pratiquées à Bienne pour le technicum, il a été mis au jour, dans l ancien cimetière, un squelette, avec uniforme et épaulettes le tout très bien conservé. On a aussi trouvé la plaque en métal, avec armoiries bernoises, que les officiers bernois portaient sur la poitrine. Cet officiel doit avoir été inhumé dans les années 1830-33 et il est possible que l'on puisse retrouver son identité (9).

Le 5 octobre 1900, enfin, le Technicum de la Suisse occidentale procédait à l’inauguration du nouveau bâtiment (3).

- Au cours de cette même année, l’école des chemins de fer fut enrichie par l’école des postes.

En 1903, le plan d’études et le programme d’enseignement de toutes les divisions et écoles affiliées fut revu et publié sous forme d’une brochure. Il y était déjà conseillé, avant d’entrer dans les divisions techniques (machines, électricité et architecture) d’accomplir une pratique d’au moins 2 ans (3).


Entre-temps, la reprise par l’Etat de Berne se préparait régulièrement et systématiquement. Il s’agissait, entre autres, de promulguer une nouvelle loi sur les écoles techniques, d’établir le règlement scolaire et de régler financièrement la reprise du personnel, des installations et des bâtiments.

 

Année scolaire 1904/05: L établissement a été fréquente pendant l’exercice par 548 élèves. C’est la division électrotechnique qui a été la plus fréquentée, avec 124 élèves. L’école de chemins de fer a compté 92 élèves, l école de machines 78, l’école d’horlogerie 53, l école des postes 44, l école d’architecture 11 et l’école d art industriel 38.


Pendant l’année scolaire 1907/08, 532 élèves ont suivi les cours du technicum. Les cours les plus fréquentés ont été ceux de l’école pour électriciens-techniciens, avec 96 élèves, et les cours de l’école des postes et de l’école des chemins de fer, avec chacun 80 élèves.

Enfin, le 31 janvier 1909, le Souverain accepta la nouvelle « Loi sur les écoles techniques du canton de Berne » et, le 23 novembre 1909, un décret du Grand Conseil fixait définitivement la reprise par l’Etat de Berne du Technicum de la Suisse occidentale au 1er janvier 1910 (3).

Le Technicum cantonal de Bienne (TCB).

Elle comprenait maintenant les divisions suivantes :

A. Divisions techniques
I. Ecole pour techniciens en mécanique (6 sem.)
II. Ecole pour électrotechniciens et électromonteurs (6. sem.)
III. Ecole pour techniciens en construction (6. sem.)

B. Division pour l’art et l’artisanat
IV. Ecole d'horlogerie
V. Ecole de micromécaniciens
Vl. Ecole des arts appliqués

 

a) Ecole de dessin et de modelage
b) Ecole de gravure et de ciselage

C. Division pour les services publiques
Vll. Ecole des chemins de fer (4 semestres)
Vlll. Ecole des postes

D. Cours préparatoires


Année scolaire 1910/11: On propose d’ajouter une classe spéciale de bijouterie à l’école de gravure et de ciselure, de manière à améliorer la préparation des ouvriers de l’industrie bijouterie suisse. - A la place de Fritz Hilfiker décédé, le Conseil exécutif du canton de Berne a nommé  Friedrich Arni, maitre de physique et de cosmographie, comme directeur du Technicum.  -A l’école d’horlogerie, la classe d'ebauches a été ouverte en automne 1910.


Dès le printemps 1911, d’accord avec la direction principale des postes, le Technicum a organisé un cours complémentaire pour les apprentis postaux.

L’école d'horlogerie s'est enrichie d'une classe de régleurs au cours du semestre d'hiver 1912/13; pendant cette même période les écoles des chemins de fer et des postes fusionnaient en une seule division pour le service des transports et de l'administration (8).

 

Année scolaire 1919/20: L’école des arts industriels comporte deux subdivisions une école de dessin et de modelage, pour les peintres-décorateurs, les lithographes les modeleurs, etc., et une école de gravure et de ciselure, pour les graveurs les ciseleurs, les dessinateurs des ateliers d’art industriel.

Après la démolition de l’ancienne école horlogère, l’enseignement était donné en 1924-25 dans deux nouveaux bâtiments annexes à la rue de la Source (bâtiment est) et l’école d’art appliqué s’installa dans le bâtiment ouest (1). Il se trouvera ainsi des locaux libres dans le bâtiment principal; ceux-ci serviront à agrandir le laboratoire de mécanique-technique qu’on a l’intention de développer en employant les machines qu’il possède déjà et en achetant un certain nombre de machines nouvelles.

- Du 20 mai au 20 novembre l’Office cantonal du travail a organisé dans les locaux de l’école d’horlogerie un cours de réadaptation pour chômeurs.

- La classe de réglage a participé au concours de l’Observatoire de Neuchâtel, et obtenu un premier et un troisième prix dans la 1ère classe.

Année scolaire 1925/26: Un cours de dessin nouvellement instauré (dessin d’après modèle vivant) a réuni 17 participants provenant de tous les milieux.

- Donnant suite à un vœu émis par l’Association des maîtres-peintres de Bienne et des environs, un cours du soir de dessin d’écriture graphique a été inauguré. 40 maîtres, compagnons et apprentis y ont pris part.

L’inauguration fut fêtée le Jeudi 9 décembre 1926.

 

1927: Frédéric Saager, architecte, a été appelé, par le gouvernement, aux fonctions de directeur du Technicum.


1930: La première école de technique automobile: Le Technicum a créé une section de technique automobile qui s’est donné pour tâche de permettre aux jeunes gens ayant achevé leurs études dans la mécanique et la métallurgie de tenir un emploi ou de diriger une maison après avoir acquis les connaissances nécessaires.

 

1932: A l’âge de 53 ans est décédé Friedrich Saager, directeur.

 

En 1934, on construisit et installa un laboratoire pour la mécanique et un pour l'électrotechnique.


En été 1952, la nouvelle Ecole suisse du bois devient la neuvième section du TCB.


Notons encore, en 1952/53: l’installation et l’équipement de nos nouveaux laboratoires électriques: machines, haute tension, haute fréquence et courant faible, photométrie et étalonnage, au sous-sol ouest (3).

En 1959, le département automobile a été agrandi. À cette fin, un hall pour les voitures a été ajouté à l'aile est du bâtiment principal.

- Pour l'agrandissement de l'école d'horlogerie, un bâtiment central reliant les ailes est et ouest à la rue de la Source 10 et 12.

 

1962: Les négociations menées entre l’association patronale ACBFH, permettent ou Technicum et le Conseil exécutif bernois la mise au concours d’un poste d’ingénieur-horloger «chargé de l’enseignement aussi bien aux techniciens qu’aux apprentis horlogers». L’ACBFH intervient aussi auprès des autorités cantonales afin de faciliter l’introduction d’une nouvelle filière de formation.

- Ainsi, en 1962, on ouvre une classe de micromécaniciens où les élèves horlogers et micromécaniciens peuvent poursuivre leurs études jusqu’au diplôme d’ingénieur ETS.  


En 1965, les cours se donnent dans 7 bâtiments différents, dans 8 dès 1966, situation exigeant, bien sûr, un assainissement urgent (3).

- Le 1er janvier Charles Baour, professeur de mathématiques, prit la succession du directeur Fritz Dannecker, qui voulait retourner dans l'industrie privée.

L’ école d'ingénieurs

Depuis le 1er janvier 1977, le Technikum est connu sous le nom d'"École d'ingénieurs de Bienne". L’école d’horlogerie et de micromécanique devient officiellement l’école pour les métiers micromécaniques (horloger-rhabilleur, micromécanicien et dessinateur en microtechnique), un changement d’appellation qui reflète l’évolution dans la production de montres et aussi la recomposition des activités industrielles régionales hors de la seule horlogerie.

Pour agrandir le bâtiment principal, on construisit derrière, en 1979/82, un bâtiment en U abritant des locaux techniques et des laboratoires (1).

- L'école des métiers micromécaniques, (l'ancienne Ecole d'Horlogerie), put s’installer à la route de Boujean.


En automne 1980 on commença les cours dans une première classe d’informatique technique (8).


Au cours de I'année scolaire 1981/82 deux classes ont été formées: moitié d'informaticiens techniques et moitié d'informaticiens de gestion (8).


En automne 1984 les premiers ingénieurs ETS de Suisse en informatique technique ont reçu leur diplôme (8).


Le 30 avril 1985 fut formé le groupe de branche CAD qui est, selon le reporter, «le cadet d'un processus d'adaptation continuel de l'Ecole d'Ingénieurs aux exigences de la pratique. Son but est, formulé d'une manière générale, de permettre à nos étudiants de se familiariser avec les possibilités et les perspectives de l'avenir du C(omputer) A(ided) D(esign).»

- Au cours de cette même année eut lieu le premier Tour de Sol. L’école y participa avec un mobile solaire et se plaça au deuxième rang (8).


En 1987, la mise au point de véhicules solaires s'est poursuivie. A l'occasion du World Solar Challenge en Australie, l'Ecole s'est classée au troisième rang derrière GM et Ford.

- L'Ecole d'arts visuels affiliée a fêté son 100e anniversaire. - Le «Forum Biennois de l'Architecture», une autre activité qui rejaillit à l'extérieur de l'école, jouit d'un grand intérêt (8).


Le véhicule solaire «Spirit of Biel/Bienne» a obtenu en 1989 pour la première fois le prix ATU, qui récompense des travaux remarquables réalisés dans les domaines de l'architecture, de la technique et de l'environnement.


1990: Le véhicule solaire «Spirit of Biel-Bienne II» a été mis au point en étroite collaboration avec l'industrie. Sa participation au 2e World Solar Challenge a été couronnée d'un grand succès: l'école d'ingénieurs de Bienne a en effet remporté cette course qui se disputait en Australie sur un parcours de 3000 km.


En 1992, ayant terminé ses études à la division automobile de l'Ecole d'ingénieurs, Susanne Läderach devient la deuxième Suissesse à recevoir un diplôme d'ingénieur en technique automobile; Hilda Künzler l'avait précédée. C'était en 1957 (4).

- L'entreprise Scancars SA, Arlesheim, importateur général des voitures SAAB, offre un moteur turbo de haute technologie à l'école (4).


En 1993, l’école d'ingénieurs et le Service de l'électricité de la ville ont mis sur pied un laboratoire de recherches en matière d'énergie solaire. Il est installé dans la zone industrielle, sur le terrain de l'ancienne sous-station du Service de l'électricité à Mâche (5).


En 1994, l’école inaugure son nouveau laboratoire de microélectronique créé dans le cadre du programme d'action de l'Association du Centre Microswiss de Suisse occidentale (Yverdon) (6).

 

1995: Le Spirit of Biel-Bienne II apparait dans un film tourne à Hollywood sous le titre de «Race in the sun» (7).


La haute école spécialisée bernoise Technique et Informatique

Le Technicum cantonal, baptisé entre-temps Ecole d’ingénieurs, fut rattaché en 1997 à d’autres hautes écoles cantonales en sa qualité de haute école spécialisée bernoise (elle s’appelle désormais Haute école spécialisée Technique et Informatique).

 

Sources: 1) Pietro Scandola, Häuser erzählen, Neues Museum Biel, Biel 2010, S46ff; 3) Charles Baour, Nouvelles Annales Biennoises 1965, Bienne 1965, S90-97 ; 4) Jacques Lefert, Chronique biennoise 1992, Nouvelles Annales Biennoises ; 5) Jacques Lefert, Chronique biennoise 1993, Nouvelles Annales Biennoises; 6) Jacques Lefert, Chronique biennoise 1994, Nouvelles Annales Biennoises; 7) Jacques Lefert, Chronique biennoise 1995, Nouvelles Annales Biennoises;